Savasana - Le repos du Guerrier
SAVASANA, certainement la posture pour laquelle nous sommes prêts et prêtes à mobiliser toute notre énergie dans les asana (posture) et pranayama (respiration) qui la précèdent pendant un cours, parce que nous savons l'intensité du bonheur d'être simplement étendu au sol. Ce moment si délicieux où le corps devient de pierre, où les limites de la peau disparaissent les espaces se confondent .... où le souffle devient presque imperceptible, où le mental s'estompe pour laisser place à la conscience bienveillante puissante et créative .....
Et pourtant cette posture n'est pas la plus simple à prendre et investir. Littéralement Sava signifie "Cadavre", Savasana est donc la posture du cadavre. Déposer le corps à terre de tout son long de tout son poids et quitter la matière pour trouver un autre espace de présence et de penser demande un certain effort physique et mental.
Le physique:
Dans cette posture, le corps est déposé au sol. Il n'y a plus de retenu, d'engagement physique. Le corps est relâché dans toutes ses structures: musculaires, ligamentaires, osseuses.
Relâcher n'est pas simple! Nous sommes des organismes qui savent agir, réagir de manière très spontanée, presque automatique, mais lâcher prise demande un réel effort de volonté.
Pour déposer son corps en Savasana, il faut d'abord ressentir chaque partie du corps, chaque zone de tension et décider de manière volontaire de lâcher les résistances pour se laisser soutenir par la terre et s'enfoncer en son sein. Savasana nous permet d'expérimenter le corps dans son horizontalité et son immobilité.
Mécaniquement, le corps est déposé au sol sur le dos, la colonne est longue mais relâchée, les jambes sont écartées largeur de bassin, les pieds retombent vers l'extérieur, les bras le long du corps sont légèrement éloignés des flans et le dos des mains est déposé au sol pour que les paumes de main s'ouvrent vers le ciel. Les paupières sont fermées.
Le souffle:
Dans cet espace la respiration se doit d'être lente et profonde (profonde dans la longueur des inspirations et des expirations). Les cycles de respiration qui s'allongent permettent lentement de quitter l'absorption de l'air pour n'inspirer plus que le Prâna (l'énergie vitale). Au fil de ces respirations qui s'allongent le souffle devient presque silencieux quasi imperceptible.... presque inexistant
Le mental et la conscience:
Dans ce corps immobile, ce souffle imperceptible, le mental n'a plus d'espace de vie. Les pensées, les commentaires, les jugements s'épuisent et finissent par disparaitre. La conscience envahit alors tout les espaces des plus grossiers aux plus subtils, et s'ouvrent à nous un champs de perception indéfinissable et infini.
C'est la magie de cette posture, qui nous ramène à l'essence même de l'être. Celle que tous les yogi adorent....celle qui nous amène à la rencontre du soi le plus profond.